Mais dès aujourd'hui, avec la parution très attendue du 3e " Cahier Théodore Poussin " et un joli brelan de rééditions des tomes 7 à 9 sous la nouvelle maquette fignolée avec tant de soins par Frank Le Gall, cet automne, les albums neufs de " Théodore Poussin " chez Dupuis c'est comme la chasse aux Pokémons: attrapez-les tous!
Mais oui, c'est le grand jour. Après des mois d'attentes et des annonces de dates contradictoires, enfin on peut le dire aujourd'hui: ils sont sortis! Si vous guettiez avec impatience la suite de la pré-publication du tome 13 " Le dernier voyage de l'Amok " ou que vous cherchiez à harmoniser votre collection, vous êtes sûrs de trouver votre bonheur ce mois-ci parmi cette belle brochette de publications. Sachez aussi qu'il y aura encore des surprises comme on les aime avant la fin de l'année, mais chut! On ne peut pas en dire plus pour l'instant, on a promis, inutile d'insister. Il faudra revenir faire un petit tour par ici dans quelques semaines...
Mais dès aujourd'hui, avec la parution très attendue du 3e " Cahier Théodore Poussin " et un joli brelan de rééditions des tomes 7 à 9 sous la nouvelle maquette fignolée avec tant de soins par Frank Le Gall, cet automne, les albums neufs de " Théodore Poussin " chez Dupuis c'est comme la chasse aux Pokémons: attrapez-les tous!
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Septembre, les feuilles roussissent, les enfants ont repris l'école, les étudiants vont les imiter, et dans le domaine des bandes dessinées c'est aussi un cap plein de promesses et d'appréhensions nommé la rentrée littéraire. C'est à ce moment que les albums sortent en masse et se bagarrent pour leurs 15 minutes sous les feux des projecteurs alors que se joue leur survie ou leur trépas.
Mais pour une fois, l'automne est arrivé en avance. Les feuilles sont tombées d'un coup, brusquement, sur les sentiers que savent les fourmis. Emportées par des bourrasques d'équinoxe inattendues qui ont laissé derrière elles un certain désarroi. L'heure était plutôt à l'introspection et à la mélancolie, au travail souterrain, patient, délibéré, à la lente germination qui prépare de nouveaux printemps. La compétition furieuse de la rentrée n'était pas de mise cette fois-là. " Théodore Poussin ", en navigateur avisé, a choisi cette année d'éviter cet écueil. Aux dernières nouvelles le 3ème " Cahier Théodore Poussin " serait donc reporté au mois de novembre ( n'est-ce pas son destin? ) en compagnie de trois rééditions, les tomes 7-8-9 autrement dit " La vallée des roses ", " La maison dans l'île " et " La terrasse des audiences " tandis que le 4ème " Cahier " sortirait fin janvier. Quant à l'album " Le dernier voyage de l'Amok ", c'est un scoop tout frais, il est à présent programmé par son éditeur pour avril 2018. C'est réconfortés par cette bonne nouvelle que nous célébrons avec vous le 4ème anniversaire du site FLG BD et de son blog associé. À quatre ans, c'est déjà un bel enfant, bien nourri, vitaminé et plein d'énergie qui commence à courir un peu partout sur le web! Joyeux anniversaire à vous tous visiteurs curieux faisant irruption d'un peu partout ou habitués du lieu, à celles et à ceux qui ont contribué à le faire grandir et embellir par leurs documents, scans, articles, visuels, messages privés ou commentaires, et bien sûr, joyeux anniversaire à notre mentor bienveillant Frank Le Gall qui a inspiré ce site, et nous fait la bonne grâce et la gentillesse de nous y fournir données, textes, raretés et nouvelles infos chaque fois qu'il peut s'arracher un petit moment à son chevalet ou sa table à dessin. Levons nos verres ensemble et buvons avec Théodore Poussin à tous nos lendemains! Le dessinateur de " Là où vont les fourmis " nous a quittés dans la nuit du 21 août, et Saïd et Zakia ont perdu leur talentueux auteur graphique.
Michel Plessix était l'auteur de la plus illustre adaptation graphique du fameux " Vent dans les Saules " d'après l'oeuvre de Kenneth Grahame, ainsi que d'une suite qu'il avait lui-même imaginée, " Le Vent dans les sables ", et devait revenir à ces personnages avec " A l'ombre des saules " chez Casterman quand un infarctus l'a emporté. Avec Frank Le Gall il avait participé à plusieurs ouvrages collectifs de bandes dessinées comme les recueils en trois " volutes " consacrés aux chansons de Gainsbourg chez Soleil, " Du Souchon dans l'air " chez Delcourt et tous deux avaient aussi contribué à l'album inachevé de Will, " L'arbre des deux printemps ", au Lombard, avant qu'ils ne s'associent pour créer ensemble " Là où vont les fourmis ", accueilli par la critique et par le public avec force louanges, qui venait de connaître une adaptation en néerlandais, et qui restera donc comme son dernier album. Michel Plessix avait 57 ans. Frank Le Gall qui poursuit ses vacances studieuses, partagées à égalité entre peinture et dessin, nous écrit:
" En parcourant le site, ces jours-ci, vous devez vous dire que je passe mes journées à peindre ! Et j'imagine que certains de vous doivent grogner en levant les bras au ciel : " C'est bien beau, les femmes nues sur des canapés et les palmiers dans les jardins mais, et Théodore Poussin, alors ?". Eh bien, rassurez-vous, Théodore va très bien ! Il a passé le cap de ses cinquante pages — sur soixante-deux — et le compte à rebours est désormais enclenché. Je ne puis pourtant pas vous montrer grand-chose sans rien vous dévoiler de l'histoire ( le célèbre, l'affreux, le terrible spoiler, vous savez ), mais voici tout de même deux cases extraites de la cinquantième page — en espérant qu'elles vous plairont. " Nouvelle expérience picturale, cette fois-ci une leçon de peinture initiée par Frank Le Gall et dans un deuxième temps décryptée et commentée en dessin par son complice Bercovici. En voilà deux qui ne savent décidément pas prendre de vacances, tant leur créativité foisonnante ne s'arrête jamais! Merci à eux de partager ces explorations ludiques avec nous, comme une sorte de variation appréciée sur le thème des traditionnels cahiers de vacances! C'est FLG qui nous raconte le processus dans le détail: " Vous vous souvenez peut-être du petit jeu auquel nous nous étions livrés, mon ami Philippe Bercovici et moi, autour d'" Amaloé ": ce croquis de Philippe qui m'avait inspiré une première toile, puis une seconde plus grande, plus ambitieuse. Cette fois-ci, le jeu s'est trouvé inversé. Il faut vous dire que je suis en Bretagne, et Philippe en Provence, et que nos échanges ont donc lieu par la voie magique de l'e-mail.
Il y a quelques jours de ça, j'ai envoyé à Philippe la dernière toile en date, " L'attente ". Sa réaction ne s'est pas fait attendre et nous sommes partis dans de longues conversations théoriques autour de cette toile, ses choix graphiques, sa construction, ses zones de tension délicates à gérer. Et comme un petit dessin vaut mieux qu'un long discours, comme a dit l'autre, Philippe m'a adressé sa vision dessinée de " L'attente " pour mieux m'expliquer comment, lui, il aurait vu la chose. J'ai pensé qu'il vous amuserait peut-être de voir le résultat, en guise de pendant au travail à deux têtes d'Amaloé. Je dois dire aussi que depuis, Philippe m'a inondé de variations sur le thème, tant il suffit de quelques éléments éternellement inspirants, un personnage, un canapé, une fenêtre et une plante exotique pour en extraire trente, cinquante toiles." Deux nouvelles toiles dans un registre très différent et mises en œuvre dans des styles plus expérimentaux, " L'assassin ", une variation sous l'influence du mouvement Die Brücke, et " Le visage de l'assassin " - deux escapades picturales intenses et cathartiques pour Frank Le Gall, avant de replonger très prochainement dans le treizième album de " Théodore Poussin "... " L'assassin ", de Frank Le Gall, 2017 Huile sur toile, 53x66 " Le visage de l'assassin ", de Frank Le Gall, 2017
Huile sur toile, 40x50 En cette période propice aux vacances et au farniente, l'activité toujours soutenue de notre cher FLG ne faiblit pas: sachez qu'il nous mitonne dès maintenant la suite du programme des rééditions de " Théodore Poussin " qui doit reprendre de plus belle à la rentrée, et le troisième numéro ( sur quatre ) des " Cahiers Théodore Poussin " présentant la suite du prochain album, " Le Dernier voyage de l'Amok ", est programmé pour la seconde quinzaine de septembre; mais, pendant les fins de semaines, loin de se détendre comme le voudrait la saison, au bord de quelque piscine ou autre rivage ensoleillé, il ne relâche pas la pression même pour les week-ends. Le voilà donc qui a eu l'idée de nous présenter un nouveau concept, celui du tableau " à deux mains et deux têtes ", suivant sa définition personnelle, ce qui nous permet de découvrir ci dessous en première exclusivité une sublime Amaloë dont voici l'origine de la création révélée: " Mon vieil ami Philippe Bercovici et moi avons en commun, entre autres choses, l'amour de la peinture. sauf que moi, je me suis lancé depuis plusieurs années à l'assaut de la citadelle imprenable, tandis que Philippe tourne encore prudemment autour en caressant la barbe qu'il n'a pas. L'autre jour, nous discutions encore de techniques, de théories (les théories, Philippe ne les aime pas beaucoup ; c'est un instinctif, lui). Puis, il m'a envoyé un petit croquis qu'il avait intitulé par plaisanterie "étude pour mon premier tableau". Or, j'avais envie de peindre, ce weekend, et j'avais tout sous la main, sauf le début du commencement d'une idée de sujet. Ça m'arrive : le désir de peindre, chez moi, supplante tout propos ou désir de représenter telle ou telle chose en particulier. J'ai donc eu l'idée de m'inspirer de ce croquis de Philippe et de lui faire la surprise de le lui renvoyer à l'huile sur une toile en lin écru de 50X50. J'y ai travaillé trois jours, de vendredi à dimanche, et lui ai envoyé le résultat que vous voyez ici... Eh bien, nous ne sommes même pas fâchés, et notre amitié a résisté à ce pillage éhonté. Nous y voyons plutôt une bonne et saine complicité, une émulation qui nous est profitable à tous deux. Et qui sait ? me voir m'emparer de ses croquis va peut-être pousser Philippe Bercovici à se lancer dans ses propres toiles... c'est tout ce que je souhaite ! " Ci-dessous le croquis original de Philippe Bercovici: Sa réalisation picturale éblouissante par Frank Le Gall: Et une seconde version en plus grand format ( 1 mètre x 81cm ) réalisée quelques jours plus tard... ...Ce qui nous permet de découvrir une " Amaloë 2 " resplendissante, laquelle sera retravaillée quelques semaines après, entre deux nouvelles planches de " Théodore Poussin "!
Notre envoyé spécial Nick Tyler nous annonce une autre sortie à ne pas manquer, celle de la revue trimestrielle spécialisée " Hop! " n°152, qui consacre sa couverture à Théodore Poussin, avec à l'intérieur: une biographie du personnage, une interview de son créateur Frank Le Gall ainsi qu'une bibliographie...
A découvrir sans tarder dans les bonnes librairies de bandes dessinées ou encore par correspondance auprès de Louis Cance ( AEMGBD, 56 boulevard Lintilhac, 15000 Aurillac ). Chaque année " Spirou " offre un cadeau spécial à ses abonnés pour les remercier de leur fidélité, cette année il s'agissait d'un " Spirourama " dépliant qui retrace sur un bandeau à deux faces 80 ans de séries du journal mises en scène par Sti et Denis Goulet. " Théodore Poussin " n'a pas été oublié dans cet hommage aux héros iconiques de la revue....
Bientôt un an déjà que le chanteur et compositeur de L'Affaire Louis' Trio Hubert Mounier alias Cleet Boris nous a quittés.
C'est à l'occasion de la commémoration de sa disparition qu'une émission de radio lui sera consacrée par une radio lyonnaise, Radio M, dans le cadre du programme " De la lumière au grenier " début mai prochain. Cette émission spéciale d'hommages rassemblera de nombreux témoignages affectueux et admiratifs de ceux qui l'ont connu et ont travaillé avec lui, parmi lesquels le chanteur Kent et le producteur Dominique Blanc-Francard, et bien sûr son ami de longue date Frank Le Gall, qui livre un témoignage personnel et sa version de " Mobilis in Mobile ". Vous pouvez d'ores et déjà en écouter l'enregistrement sur le site web de la chaîne Radio M, et le témoignage de FLG intervient à 23'33"mn: https://www.mixcloud.com/TontonJC/de-la-lumi%C3%A8re-au-grenier-saison-1-emission-sp%C3%A9ciale-hommage-%C3%A0-hubert-mounier/ C'est sur un souvenir d'enfance que Frank Le Gall a choisi de faire figurer sa carte du nouvel an 2017, qui nous parvient au moment où toute l'Asie célèbre en grandes pompes l'entrée dans l'année du Coq de feu.
Ajoutons que cette année démarre en force pour " Théodore Poussin ", avec la mise en vente chez Sotheby de la première planche du premier tome " Capitaine Steene " qui a atteint le prix de 7 500 €, une page culte en effet et un record pour cette série dont la notoriété ne cesse de grandir!
Bonne Année 2017 à tous les lecteurs fidèles du site et du blog FLG BD!
Pour tous les fans de Théodore Poussin, et ils sont nombreux à nous rendre visite, l'année a déjà commencé sur les ondes avec un podcast de l'émission Nova Book Box sur Radio Nova. Vous pouvez aller l'écouter directement sur le web si vous avez iTunes ou QuickTime, ou encore télécharger l'émission dans iTunes pour l'écouter à loisir sur tous vos appareils nomades, smartphone, tablette etc. Le fichier son se trouve au bas de l'article. Bonne écoute!
" Là où vont les fourmis " a aussi droit à ses propres commentaires élogieux de la part des critiques littéraires, cette fois en images avec la vidéo du programme " Marque Page " de la Librairie Payot sur sa chaîne YouTube PayotLibraire, à voir absolument par tous les amateurs même si la modestie notoire du scénariste FLG et de son dessinateur Plessix doit en être un petit peu malmenée, c'est pour une bonne cause!
Saluons la sortie, il y a quelques jours chez Casterman, de la version noir et blanc de " Là où vont les fourmis " signée Frank Le Gall et Michel Plessix.
Cartonnée, largeur 241, hauteur 321, épaisseur 12mm, 72 pages, disponible dans toutes les bonnes librairies spécialisées et boutiques culturelles en ligne... et une super idée cadeau pour tous ceux et celles qui préparent déjà leur liste de Noël! Une nouvelle qui fera le bonheur de ceux, déjà nombreux parmi vous, qui collectionnent ( ou aspirent à posséder ) des originaux de Frank Le Gall: ce trimestre qui a vu les records du monde se multiplier en salles des ventes autour de planches ( ou même de simples cases! ) de Hergé et quelques autres grands auteurs de B.D. doit se conclure avec panache sur une vente prestigieuse en Suisse qui propose entre autres merveilles des pièces mythiques extraites de la série " Théodore Poussin ". http://www.invaluable.com/auction-lot/le-gall-frank,-1959-fr-.-136-c-884498aacc La vente est organisée par GALARTIS: " La plus importante galerie d'art suisse se lance dans sa première vente d'originaux de bande dessinée. La vente se tiendra le samedi 3 décembre 2016 à l'hôtel Lausanne-palace. Les pièces de FLG dans le catalogue sont fournies par Bernard mahé ( galerie du 9e art, Paris ) et Eric Verhoest ( galerie Champaka, Bruxelles ). Il s'agit d'une des aquarelles du livret " Lettres d'Orient ", ce fameux petit carnet de croquis offert avec " Un passager porté disparu "; cette illustration est estimée à 1020/1200€ et rebaptisée pour la circonstance " L'Appel du large "; elle est suivie dans le catalogue de la planche 36 de " La terrasse des audiences- tome 2 ", estimée à 2030/2200€. Une occasion de vous offrir une illustration ou une planche mémorable d'une série de plus en plus convoitée par les collectionneurs, mais aussi, au vu de l'actualité des salles de ventes, de réaliser un investissement judicieux dans l'art. http://www.invaluable.com/auction-lot/le-gall-frank,-1959-fr-.-137-c-e1144cdae0 Une seconde vente aux enchères s'annonce encore plus importante: il s'agit de la galerie HUBERTY-BREYNE ( que nos lecteurs connaissent déjà bien puisque cette même galerie était à l'origine d'une grande exposition consacrée à " Théodore Poussin " ), et elle est annoncée pour le dimanche 11 décembre 2016 à l'hôtel des ventes LEMPERTZ à Bruxelles. La pièce présentée sera la légendaire couverture du tome 3 de la série, " Marie vérité " de Yann et Frank Le Gall, estimée à 6000/7000€. Enfin, dès le premier w-e. de décembre une vente organisée par Millon Belgique Banque dessinée aura lieu à Bruxelles, le 4, et présentera 2 planches originales: l'une de " La Maison dans l'ïle " et l'autre de " La Terrasse des Audiences ".
Plus d'infos sur cette vente: https://fr.banquedessinee.be/ventes.php?vpo=1&p_ventes=149&page=33 JOYEUX ANNIVERSAIRES À NOUS ! mon cher blog, et vous qui nous lisez si gentiment depuis trois ans, peut-être, tu as trois ans. te voilà un grand beau blog bien fort et en bonne santé. et moi, qui suis né le même jour que toi, j'en ai — j'ose à peine le dire —, tiens, je ne le dirai justement pas — mais j'ai quelques années de plus que toi. que puis-je te souhaiter en un jour pareil ? eh bien, pas ce que les gens qui m'aiment me souhaitent normalement ! je te souhaite, moi, de devenir bien grassouillet, le plus dodu, le plus replet, rebondi et obèse de tous les sites. après tout, à trois ans, songe un peu, il est encore de ton âge d'être potelé. je te souhaite de continuer à te nourrir de documents, de photos, de dessins, parce que je crois que plus tu t'en repais, plus tu fais plaisir à quelques personnes qui me font la grâce d'aimer bien mon travail. et moi, je me souhaite de pouvoir te nourrir encore longtemps de la même manière — et il n'y a pas de raison qu'il en aille autrement : contrairement à toi, je fais attention à mon embonpoint, et n'en ai donc pas — or, ce qui est bon pour les blogs ne l'est pas forcément pour les êtres humains. je suis ravi, vraiment, que tu te portes si bien — et moi aussi, je tiens à te le dire. et puisque mes considérations portent toutes sur le physique, profitons-en pour rappeler ici qu'un anniversaire sans gâteau n'en serait pas un. aussi vais-je donner, nulle part ailleurs qu'ici et pas plus tard que maintenant, la recette d'un gâteau très simple que j'aime beaucoup. je crois que l'origine en est américaine (parce que j'en ai entendu parler dans des films ou des livres américains, et parce que j'en ai mangé à disneyland). personnellement, j'en raffole, et je suggère aux aimables amis qui nous suivent et dont j'ai parlé plus haut de se lancer sans tarder davantage dans la confection dudit gâteau. ainsi, ils auront un peu l'impression de fêter cet anniversaire avec nous pour de bon. comment ? tu me dis qu'un blog ne se nourrit pas de gâteaux, que je t'ai moi-même rappelé que seuls les textes, les dessins et les photos font ton bonheur ? eh bien, sois heureux, puisqu'en voici un, de texte ! donc, mes amis, attelons-nous gaiement à la confection de mon gâteau. il s'appelle fort sobrement "gâteau à la carotte". non, ne poussez pas de hauts cris, ne faites pas "beeeek !" avant d'avoir goûté. la carotte étant sucrée, elle se prête admirablement à la pâtisserie. et puis, c'est un gâteau végétarien, il conviendra par conséquent à tout le monde — même si je vois mal quel genre de gâteau nécessite de la macreuse à pot-au-feu ou des saucisses de francfort. mais ne nous égarons pas. le gâteau à la carotte, donc : pour commencer, assurez-vous que la cuisine est bien dégagée, les enfants et la grand-mère à l'abri dans la remise du jardin, par exemple, car vous allez devoir vous munir d'un couteau et en jouer une ou deux fois dans cette affaire. rien de véritablement périlleux en soi, mais je ne sais rien de votre attitude à jouer du coutelas, admettez-le. vous voilà donc dans la cuisine, seul(e). profitez-en pour siffler le petit verre de chardonnay que vous déconseille votre imbécile de médecin, pour fumer la cigarette interdite ou tout simplement consulter la liste des chevaux partant dans la onzième à auteuil cet après-midi — toutes choses que nous appelons "le privilège du cuisinier". quand vous commencez à constater que le temps file décidément bien vite, décidez de vous atteler à la confection proprement dite du gâteau. tâchez de réunir autour de vous les ingrédients suivants : — 250 grammes de carottes (les carottes des sables sont les meilleures, et de loin) — 125 grammes de sucre roux — 2 œufs — 125 grammes de beurre fondu — 200 grammes de farine — 1 sachet de levure chimique — 1/2 cuiller à café de cannelle avez-vous réussi à dénicher tout ça ? parfait. attaquons-nous hardiment à la fabrication du gâteau, après avoir retâté de ce petit chardonnay et fumé une deuxième cigarette — le toubib n'en saura rien. d'abord, fouettez avec entrain les œufs avec le sucre. le mélange va bientôt doubler de volume et devenir mousseux. quand vous serez revenu de votre surprise, ajoutez peu à peu la farine (peu à peu, d'accord, mais sans y passer la journée, tout de même) et le beurre fondu tout en continuant de fouetter dans la bonne humeur, puis la cannelle, la levure, et enfin — c'est assez important, ne l'oubliez pas — les carottes râpées (j'insiste sur le fait qu'elles doivent être râpées ; autrement, ce serait le gâteau qui serait râpé) sans arrêter de fouetter, de fouetter et de fouetter. pour ceux d'entre vous qui ont ce penchant morbide d'aimer fouetter, ils seront à la noce, là. ici, je me dois d'insérer un aparté : certaines personnes, que je ne nommerai pas et dont j'ignore tout, au reste, n'hésitent pas à ajouter à ce mélange 60 grammes de noix concassées. à ce train-là, je suppose qu'on peut aussi mettre des pacanes, ou noix de pécan (il me semble que ce serait plus dans la note américaine que des bêtes noix de chez nous). ça, c'est une affaire de goût, et moi, je n'en mets pas. et puisque j'en suis à vous causer en aparté, je vous dirais bien aussi que 125 grammes de sucre, ça fait beaucoup de sucre. à ceux qui, comme moi, aiment le sucre, mais pas au point de vouloir se transformer en sucre, je suggérerai de se contenter de 100 grammes. ce sera bien assez poisseux comme ça. bon, à présent, vous pouvez cesser de fouetter (toutes les bonnes choses ont une fin) et verser le tout dans un plat à tarte d'une trentaine de centimètres (le mien en fait 27, mais il n'est pas comme tout le monde) — beurré, cela va sans dire. si l'idée de beurrer le plat avec vos petites mains vous dégoûte, n'hésitez pas à aller rechercher la grand-mère dans la remise du jardin. soyez certain qu'en échange de la promesse d'une part de votre gâteau, elle se fera un plaisir de vous beurrer le plat avec diligence. ah, je dois vous dire à présent que certaines personnes (celles dont j'ai parlé plus haut, sans doute) préfèrent faire cuire le mélange dans un moule à cake. grand bien leur fasse, vous dirai-je, mais quant à moi, j'aime mieux les choses quand elles ont la forme d'une tarte. c'est ainsi, et ça n'est pas à mon âge que je vais me refaire. alors, y êtes-vous ? le plat à tarte est-il beurré ? le mélange est-il bien dedans ? il ne vous reste plus qu'à me coller ça au four (170° feront l'affaire) pendant une heure — heure que vous pourrez mettre à profit pour finir la bouteille de chardonnay en fumant la dernière cigarette —, et vous vous trouverez bientôt l'heureux possesseur d'un gâteau aux carottes. que vous dégusterez, j'en suis sûr, en nous chantant un "joyeux anniversaire", au petit blog et à moi. et nous vous en remercions. flg. Note de la Team Myriad: après cette recette de gâteau d'anniversaire originale, vous avez bien encore une petite place pour un nouveau cadeau surprise? Découvrez la nouvelle rubrique rédactionnelle du site FLG BD, la tribune de Frank Le Gall en personne.
Cette nouvelle page, il a choisi de la baptiser: UN RAT DANS LA CONTREBASSE. Que se cache-t-il derrière ce titre mystérieux? Les amateurs de Courteline auront vite reconnu la référence, synonyme d'un petit grain de folie... Et en toute logique, son premier texte y parle de musique! Amis lecteurs de longue date et nouveaux visiteurs, nous sommes heureux de célébrer avec vous ce troisième anniversaire du site FLG BD et de son blog relié, un anniversaire partagé avec celui dont les œuvres ont inspiré ces pages web: Frank le Gall! Qui dit anniversaire dit aussi cadeaux et surprises, et aussi moment propice pour évoquer des souvenirs. Signalons donc d'abord quelques mises à jour concernant le passé, avec des ajouts de documents et d'illustrations inédits, à la page des " Petits contes noirs et autres albums expérimentaux ", ainsi que dans la rubrique presse " Poussin mensuel ", dans " Les collectifs " et encore dans " Le para-bd " ( nos remerciements renouvelés à Nick Tyler, son flair hors pair et ses archives remarquables! ). Pour la page de Facebook des Amis d'Hubert Mounier, Frank Le Gall a réalisé ces derniers jours ce dessin-hommage, qu'il a la gentillesse de partager avec nous... Le chanteur de l'Affaire Louis'Trio aurait eu 54 ans le 21 septembre. FLG nous a aussi confié trois esquisses préparatoires qui lui ont servi à définir l'image de couverture de " Là où vont les fourmis " ainsi que quelques pages de scénario, storyboardées à l'intention de Michel Plessix. Comme vous pouvez le constater, si vous avez suivi ce blog ces derniers mois, c'est la troisième version de la couverture qui a été retenue. Bien entendu, vous avez remarqué l'évolution des logos clin d'œil... Comment ça vous n'avez rien vu? Remontez un peu, allons... et prenez votre temps... FLG ne laisse aucun détail au hasard, vous devriez pourtant le savoir! A présent, quelques pages de storyboards pour un meilleur aperçu des secrets de conception de cet album. Quand un dessinateur ( et scénariste ) rencontre un autre scénariste ( et dessinateur ), qu'est-ce qu'ils se racontent? Apparemment ils s'envoient des images, et parfois le scénariste ne peut pas s'empêcher de les pré-dessiner pour son collègue de manière très très détaillée! Enfin pour tous ceux d'entre vous qui préfèrent la lecture sur tablette ou liseuse, bonne nouvelle, " Là où vont les fourmis " est à présent disponible pour téléchargement sous différents formats de livres électroniques, entre autres sur le site Didactibook. BON ANNIVERSAIRE À FRANK LE GALL,
MERCI À VOUS TOUS QUI NOUS SUIVEZ, ET LONGUE VIE À FLG BD! Le journal " Spirou " n°4093 consacre son interview de la semaine, dans la rubrique BD Boutik, à Frank Le Gall, à sa complicité avec Michel Plessix et aux circonstances qui ont conduit à la création de " Là où vont les fourmis "...
Pour mettre encore plus en appétit le lecteur impatient qui trépigne en nous, l'éditeur nous révèle les 13 premières pages de cet album. Ce qui, à condition de se rationner, en laisse juste une et des poussières à lire par jour, jusqu'à la date de sortie de cette collaboration très attendue entre Frank Le Gall et Michel Plessix... Comme un calendrier de l'Avent, somme toute, mais avec une nouvelle planche par jour à la place de la petite figurine en chocolat traditionnelle! A vous de voir si vous préférez les dévorer toutes en une seule séance ou les faire durer jusqu'à la date de sortie pour enchaîner aussitôt avec le reste de l'album, qui comptera 64 pages... Soyez tout de même prévenus que ce narrateur habile et son comparse dessinateur ont bien du talent et pourraient vous entraîner dans leur monde envoûtant pour au moins mille et une nuits... Saurez-vous résister? Pour visionner le diaporama en plus grand, pensez à activer la fonction de " zoom avant " dans le menu déroulant Présentation en haut de votre navigateur, ou visitez sur le site FLG BD notre rubrique " Petits contes noirs et autres albums expérimentaux ".
" Là où vont les fourmis " sort le 14 septembre. Pour accéder en direct au site des éditions Casterman et à tous les liens de précommande ou d'achat en ligne, cliquez ci-dessous: En l'an de grâce 2009, Nick Tyler ( correspondant émérite dont vous avez peut-être déjà pu apercevoir quelques commentaires toujours pertinents, ici et là en contrepoint de nos posts ) réalise avec Frank Le Gall un entretien qui paraîtra dans " Le Journal des Amis de Freddy " n°3.
Il y sera question d'amitié, d'influences, d'admirations et de climat générationnel... Nick Tyler et Geert, le Président à vie du Club des Amis de Freddy, association consacrée à Yves Chaland, ont bien voulu nous accorder la permission de reproduire cette interview. Qu'ils en soient ici remerciés chaleureusement! C'est l'occasion de découvrir un hommage graphique à Freddy Lombard, personnage phare de Chaland, vu par FLG le temps d'une couverture, mais également d'accueillir ainsi la première contribution officielle de Nick Tyler à notre site et blog FLG BD. Bienvenue dans l'équipe, Nick! Amis collectionneurs, armez-vous d'un plumeau, libérez de la place sur vos étagères et préparez vos cochons-tirelires… La rentrée selon FLG s'annonce chargée! Le démarrage des hostilités a lieu en fanfare le 14 septembre, on vous en a d'ailleurs déjà parlé ici même à plusieurs reprises, avec la sortie tant attendue de la toute première collaboration entre le dessinateur Michel Plessix et Frank Le Gall au scénario: " Là où vont les fourmis ". Retrouvez les détails sur ce joli conte arabisant et sur sa toute première ébauche intitulée " Saïd et Zakia ", dans notre rubrique albums expérimentaux... Deuxième salve et non des moindres le 30 septembre, cette fois du côté des éditions Dupuis, qui font très fort avec quatre parutions d'un coup. D'abord le 2e volume des " Cahiers Théodore Poussin ", soit 32 pages qui vous dévoilent quinze planches inédites du " Dernier voyage de l'Amok " ( dit anciennement " Cocos nucifera Island " ), agrémentées de leurs secrets de fabrication distillés par l'artiste... Puis en ce même jour du 30 septembre ce seront trois tomes supplémentaires de la réédition de la série classique d'albums " Théodore Poussin ", gratifiés de nouvelles couvertures dans la collection Dupuis Tout Public: les tomes 4, 5 et 6, " Secrets " " Le trésor du raja blanc " et " Un passager porté disparu ". Frank Le Gall a eu la gentillesse de nous faire parvenir quelques éléments graphiques qu'il a utilisés, du croquis initial jusqu'au fond de couverture et au dessin de premier plan, pour composer avec le maquettiste Philippe Ghielmetti la maquette élégante des couvertures de cette nouvelle réédition. " Secrets "... " Le trésor du raja blanc "... " Un passager porté disparu "... Si vous brûlez d'impatience, ce qui entre nous est bien normal avec un programme si alléchant, et rêvez de les recevoir et les dévorer avant tout le monde, sachez que ces albums sont déjà disponibles à la précommande sur le site de l'éditeur ou encore chez votre libraire web préféré. Vous savez désormais ce qui vous reste à faire!
La revue trimestrielle for respectable d'études de bande dessinée " Hop! " fête cet été son 150e numéro, et Frank Le Gall y est mentionné à deux reprises. D'une part à la rubrique " Remember " consacrée à la disparition prématurée de Cleet Boris: D'autre part, à l'occasion du lancement des " Cahiers Théodore Poussin ". Notons au passage que la parution du premier tome de ces fameux " Cahiers " y est annoncée pour le mois de septembre, alors qu'il s'agira en réalité, déjà, comme vous le savez si vous êtes passés par ici ces derniers mois, du " Cahier n°2 ". L'album " Le dernier voyage de l'Amok " y est aussi annoncé avec optimisme, pour le mois de mai 2017, affirmation sans doute basée sur l'article de " Spirou " que nous avons déjà mentionné sur ce blog, alors qu'il est, jusqu'à nouvel ordre, programmé pour l'automne 2017 comme le faisait remarquer antérieurement un de nos fidèles lecteurs. Relevons par ailleurs que notre site est identifié parmi les sources de l'article sur Cleet Boris, ce qui est très aimable de la part de Louis Cance et Marc-André, signataires de l'article, toutefois il faut préciser qu'un " Blog FLG " existe bel et bien mais que ce n'est pas nous, mais alors pas du tout. En effet la page web intitulée " Blog FLG " désigne un bulletin sportif américain consacré à un sport traditionnel, le lacrosse, ce qui n'a hélas rien à voir avec la bande dessinée franco-belge ni avec l'auteur de " Théodore Poussin "... Nous, ici, c'est FLG BD, ne pas confondre, méfiez-vous des imitations. Les habitués de notre site et de son blog associé auront rectifié d'eux-mêmes... ( Grand merci à notre correspondant Dominique pour les références et les visuels de ce post! ). Pour commander un numéro de la revue " Hop! " ou s'abonner:
Pour ceux qui se désolent de cette saison sèche en matière de sorties d'albums, on nous annonce dans l'oreillette que la programmation de la date de sortie de " Là où vont les fourmis " est confirmée par l'éditeur pour le 14 septembre 2016. L'album est d'ores et déjà disponible à la précommande sur la plupart des librairies en ligne et grandes chaînes de produits culturels ( Fnac, Delcampe etc... ) pour les lecteurs impatients qui préfèrent éviter la file d'attente à la rentrée, et souhaitent le recevoir parmi les premiers. On se réjouit à l'avance de découvrir cette première collaboration en forme de " conte moral " entre Frank Le Gall au scénario et Michel Plessix au dessin, sous le label Casterman. Mise à jour: suite aux précisions bien documentées de l'irremplaçable Nick Tyler, expert ès FLG, qui nous a mis la puce à l'oreille ( et l'eau à la bouche! ) dans les commentaires de ce post, nous avons demandé à Frank Le Gall plus d'informations sur l'édition confidentielle publiée par l'association A.LI.EN ( festival de Sollies Villes ) de la première version de ce récit, intitulée " Saïd et Zakia ". Les voici: " Des détails sur le livre ? -format : 20,5 X 28 -dos toilé -24 pages, dont onze de planches en noir et blanc dessinées par Michel Plessix, et des petits dessins et cabochons parfois en couleurs, et 4 pages de textes explicatifs " ( textes signés FLG ). Voilà qui devrait ravir les amateurs d'éditions rares et de " making of " tout en fournissant un autre éclairage sur le processus de création de Michel Plessix et Frank Le Gall. Merci encore à Nick pour nous avoir alertés ( et un grand bravo une fois de plus pour sa connaissance encyclopédique époustouflante ), remerciements à Frank Le Gall pour sa disponibilité exceptionnelle, salutations à Edgar, et nos amitiés reconnaissantes à la toujours charmante Eve Tharlet qui a pris sur son propre temps de création pour nous faire parvenir l'illustration ci-dessous! Précisons encore que les couleurs de la nouvelle version annoncée pour septembre, " Là où va les fourmis ", sont, contrairement à ce qui a été publié sur quelques autres sites, dues à Sébastien Orsini, qui pour la petite histoire n'est autre que le fils de Pascal Orsini, organisateur du même festival de Sollies Ville.
Cette fois vous savez tout! Le journal " Spirou " l'annonce dans son numéro 4078, dans le cadre de la rubrique " Réédition de la semaine ", les prochains mois seront placés sous le signe de l'allégeance à Théodore Poussin!
Beaucoup de travail en prévision pour Frank Le Gall donc, pour accompagner le retour de cette série devenue un classique de l'aventure historique et maritime, au même titre que " Corto Maltese ", mais surtout bien des réjouissances à venir pour ses lecteurs impatients avec la suite programmée des rééditions de la série en albums unitaires et celle des " Cahiers Théodore Poussin " consacrés à la création étape par étape du fameux tome 13... Dans le même numéro de la revue du petit groom au calot rouge, on retrouve également le grand dessin d'hommage à René Hausman que nous vous avons présenté en première exclusivité il y a quelques semaines. Hubert Mounier vu par son ami Frank Le Gall..." FLG et ses Frankettes (en allusion aux claudettes de Cloclo, oui), à Sollies-ville en 2003. de gauche à droite, Hubert, Pascal Orsini, les Frankettes ( Charles Berbérian, Jean-Claude Denis et Lewis Trondheim) et FLG. il s'agissait d'un petit concert de FLG dans le cadre du festival de Pascal Orsini. " Quelques fragments de souvenirs et de pensées à propos d'Hubert Mounier, tels qu'ils abordent les rivages de ma mémoire... PAR FRANK LE GALL Je ne pensais vraiment pas avoir à écrire ces lignes un jour… De ces lignes où on doit bien se résoudre à parler de son ami disparu — des lignes parsemées de "je me souviens", "nous étions", "nous faisions", "il disait"… "désormais"… à l'imparfait… Si imparfait ! Ces lignes, il aurait pu aussi bien les écrire pour moi. Mais la vie fait ce qu'elle veut, et en a décidé autrement, comme ça, aveuglément, sans raison et, c'est bien pire, sans rime. Comment parler de lui ? Comment vous dire tous ces instants partagés, cette complicité, cette amitié solide comme le roc (comme Blek le Roc, aurait-il précisé) ? Toutes ces soirées dans nos maisons, sous les platanes des terrasses, passées à rire, à chanter, à échanger doucement nos idées sur la bande dessinée et la musique, à nous écharper sur nos différences de vues, parfois rudement parce que nous étions l'un comme l'autre aussi malléables que des statues de l'île de Pâques — pas même de brefs orages, juste des pluies d'été de peu d'importance… Comment parler de l'ami quant il est aussi un personnage public, même si l'image qu'il envoyait à son public était totalement sincère ? La sincérité, justement… Voilà un des mots qui s'appliquent parfaitement à Hubert. Il m'en vient d'autres sans peine : L'élégance, la pudeur, le charme, la drôlerie, l'excellence professionnelles, la fidélité… Les images qui me viennent spontanément sont celles d'Hubert chez lui — partout ailleurs, il se sentait comme un poisson hors de l'eau —, parmi son mobilier des années cinquante, ses bibliothèques encombrées de figurines de Tarzan, de super-héros, de King Kong tous plus improbables les uns que les autres, et qu'il chérissait, assis, toujours penché en avant, les coudes aux genoux, le cou tendu vers vous, à l'écoute… À moins qu'il ne décide de se renverser en arrière, les jambes croisées, la tête de côté, avec son sourire ironique encadré de remarquables fossettes, son sourire qui pouvait en dire, des choses… Il aimait partager, parler de ses chères bandes dessinées, de ses dessinateurs préférés, il aimait raconter ses anecdotes, il était un puits de science dans ce domaine ; il aimait tout autant entendre, apprendre. Il savait écouter, et c'est une qualité rare — que je n'ai, hélas, pas, je peux bien vous le dire. J'aimais qu'il prenne sa guitare pour me montrer une chanson en cours (en cours, mais jamais en chantier) ou pour nous enchanter en chantant quelque chanson plus ancienne. Il possédait une voix phénoménale, caressante, enjôleuse, magnifiquement timbrée, douce, grave et chaude… L'entendre était un plaisir sans cesse renouvelé, même si mes pauvres capacités vocales, à moi, ne m'apparaissaient alors que plus douloureusement limitées. Mais quand je chantais pour lui quelques chansons de l'album "Ram" de Paul, que nous chérissions tous deux, il se tournait si gentiment vers Gaëlle, son épouse, son amante, sa muse, sa vie, notre délicieuse Gaëlle, pour lui murmurer : "Tu vois ? Il a raison, c'est comme ça qu'il faut chanter". Vous pensez si je buvais du petit lait ! Car, si nous étions tous deux dessinateurs et chanteurs, auteurs dans les deux disciplines, compositeurs, vous l'imaginez bien : Hubert tenait le pavé en matière de musique, et me plaçait gentiment de lui-même sur celui de la bande dessinée. Ça nous permettait de bien nous compléter, et même de nous corriger. Chacun apportait à l'autre une manière d'autorité dans son domaine, qu'il offrait généreusement en partage. Parce que je crois pouvoir dire que nous nous aimions, tout simplement. Il disait volontiers, en riant, que nous étions deux Brett Sinclair. Nous avions le même goût pour les costumes bien taillés, les belles chemises. Il s'agissait d'une sorte de respect pour les autres, peut-être, et peut-être aussi d'un abri de coton fin derrière lequel s'abriter un peu. L'élégance est sans doute une forme de politesse, je crois qu'Hubert aurait été d'accord avec moi sur ce point. Mais cette élégance ne se limitait pas à ces futilités d'ordre vestimentaire. Il la portait dans sa parole, dans ses sourires, dans ses manières, dans ses idées, dans son travail, dans son âme-même. Aujourd'hui… Désormais… Voilà les mots qu'il me faudra maintenant employer pour parler d'Hubert. Nous les employions ensemble quand nous évoquions notre cher ami commun (pas si commun que ça, d'ailleurs!) Yves Chaland. Et aujourd'hui (donc), voilà qu'un triste parallèle s'impose à moi, celui des destinées tragiques, brutalement interrompues, de ces deux magnifiques artistes. Hubert n'aurait pu imaginer, pas plus que moi, quand nous parlions d'Yves, que son parcours à lui serait aussi celui d'un beau météore filant dans notre ciel pour disparaître à l'horizon trop vite, trop tôt. Aussi, pourquoi fallait-il qu'il ait tout accompli si jeune ? À cinquante-trois ans, il avait déjà bien rempli plusieurs vies — mille, peut-être… Il lui restait à vieillir doucement, à profiter de la vie, entouré des siens, de ceux qu'il aimait et qui l'aimaient tant. Vieillir doucement… Aurait-il su comment on s'y prend, seulement ? Et ça n'est sûrement pas moi qui aurai pu lui apprendre. Mais Gaëlle, Suzie, Juliette, Justine, Pablo… Vieillir, peut-être pas… Mais je pense qu'Hubert entrait enfin, à pas comptés, dans la sérénité, dans la plénitude de ses arts. Ses dernières chansons étaient les plus belles, et il nous laisse ce livre sur Tarzan, qui restera son chef-d'œuvre en bande dessinée, j'en suis certain. Nous avons porté Hubert en terre vendredi dernier, le 6 mai 2016 après Jésus-Christ. J'ai passé le dimanche suivant seul avec lui, dans son atelier, à lire son "Roi de la Jungle". Gaëlle m'avait monté une tasse de café, un geste que je n'ai pu m'empêcher de trouver bien courageux. Un geste sans doute coutumier, il y avait encore quelques jours, simple et gentil, et que je devinais à présent lourd de sens, chargé de souvenirs, douloureux. Un geste de tous les jours, peut-être, quand tous les jours se sont enfuis... Gaëlle nous a laissés, et je suis resté là, seul, à écouter Hubert me raconter la formidable histoire de Tarzan. Je ne connaissais pas le quart de ce qu'il m'apprenait là. Je tournais les sorties des pages soigneusement collées dans de grands cahiers à spirale — Ah ! Hubert était soigneux et méthodique, vous vous en doutez bien — , et je souriais à toutes ses facéties, ses dessins diablement esthétiques et populaires tout ensemble, ses textes finement chantournés. Ce fut, à ce jour, la dernière fois que je passai un long moment en tête-en-tête avec lui, la dernière chance, la dernière chanson… J'aimerais tant qu'il ait menti, cette fois-ci encore, et qu'il revienne, comme toujours, comme toujours, comme toujours… On m'a posé des questions sur mon rôle, désormais, dans ce livre d'Hubert, au motif qu'on a pu lire ici et là que j'en assurerais la "direction artistique". Quelques mots là-dessus s'imposent donc. Ce serait mal me connaître que d'imaginer que j'irais revêtir un costume de directeur artistique et sa casquette assortie alors que mon ami vient seulement de nous quitter et peine sans doute encore à trouver ses aises dans sa dernière demeure. J'aiderai José-Louis Bocquet, mon ami et notre éditeur commun (pas si commun que ça, d'ailleurs !), et ma si chère Gaëlle, à terminer le livre d'Hubert. Mais, vous savez quoi ? Avec ses planches laissées en partie au crayon, ses quelques flous dans les dernières pages — car seul le capitaine savait où il allait —, ce livre, pour moi, est bel et bien terminé. Et comment ! Qui donc aurait l'audace, comment l'aurais-je, moi, d'encrer ses crayonnés ? Qui oserait, de sa propre plume, en un inadmissible palimpseste, faire disparaître les derniers traits de notre ami ? Hubert repose chez lui, dans la petite commune de Lavilledieu. Gaëlle l'a délicatement enveloppé dans sa couverture peau de panthère, la couverture de Tarzan qui ne le quittait pas, elle a disposé autour de lui tous les petits gris-gris, les babioles qui comptaient tant pour lui, et dont il aura besoin dans son voyage pour aller voir, plus tôt que tard, si les sirènes existent… Sur son cercueil, si bas, si loin, déjà dans la terre, j'ai jeté un de mes pinceaux et le plus usé de mes médiators. "Afin d'échapper aux intempéries pragmatiques causées par une étonnante condensation de mouvances instables risquant d'endommager gravement le bâtiment, nous avons décidé de mettre le cap sur l'inconnu. (…) Bien heureusement, les chaudières électriques marchant à plein régime, nous pouvons, malgré les courants violents, continuer notre merveilleux périple." Le capitaine, in Mobilis in mobile, 1993. Quimperlé, le 14 mai 2016 " Hubert Mounier et Frank Le Gall au cours du même petit concert ", à Solliès Ville, en 2003.
Les amateurs de jeux le savent bien, il existe un phénomène appelé la loi des séries. C'est une série décidément très noire qui se poursuit en ce printemps assombri, d'abord, par le décès du grand dessinateur René Hausman, renommé pour ses contes féériques, son grand " Bestiaire ", ses nombreuses séries dans le " Spirou " des années 60 à 80 comme " Sakie et Zunie ", sa participation au fameux supplément le " Trombone illustré "... Ci-dessus, l'hommage dessiné de Frank Le Gall à René Hausman, à paraître dans un prochain numéro de " Spirou ". Puis est survenue cette semaine l'annonce soudaine de la disparition de Hubert Mounier, musicien ( L'Affaire Louis Trio ) et bédéaste, et ami proche de Frank Le Gall qui illustra, on s'en souvient, la pochette de son titre " Mobilis in Mobile ". Nous y reviendrons plus longuement... D'ici là, si les sirènes existent, nous vous souhaitons un week-end de Pentecôte musical joliment nostalgique dans leur doux sillage. |
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February 2024
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